« Le futur du travail : quelle place pour les femmes séniors ? « , tel était le titre de la table ronde animée par Camille Colloch à Tours, amphithéâtre du Crédit Agricole de la Touraine et du Poitou ce mardi 17 octobre 2023. Les échanges ont été très riches, merci de la préparation active !
Toutes les questions qui « fâchent » ont été abordées : discriminations et stéréotypes ainsi que des réflexions menées (et encore à mener) sur les leviers à actionner pour changer la donne liée au recrutement des Seniors.
- Constat unanime : les seniors sont plus souvent victimes de discriminations et de stéréotypes à l’intérieur des entreprises et ce, malgré les difficultés à embaucher, le recrutement à la française restant particulièrement opposé à l’embauche des plus de 55 ans. Sujet clef porté par l’ANDRH. Dominique JEAUDEAU, présidente ANDRH Touraine, expose quelques éléments du plaidoyer (plan: un sénior; un emploi) rédigé lors de l’Université d’été ANDRH, tenue à Tours cette année.
- Casser les clichés : plusieurs étiquettes collent à la peau des travailleurs seniors. « Trop peu en forme », « trop cher », « pas assez dynamique » ou « obsolète vis à vis du digital ». Ce qui fait d’ailleurs, soit dit en passant, l’objet d’une campagne d’affichage détonante, une publication inédite de l’Apec. Touchés par le chômage, critiqués parce qu’ils coûtent trop cher… pourtant, leurs compétences, elles, ne mentent pas, souligne Nicolas Martheli de l’association A Compétence égale. Il ajoute que les plus de 55 ans inscrits au chômage sont un « réservoir de compétences » et demande aux recruteurs de « changer leur regard » sur les seniors, ces talents confirmés.
- Femme et Senior = double peine sur le marché de l’emploi : la double discrimination de l’âge et du genre. Les femmes sont plus souvent que les hommes en position d’aidant (enfant, parent…) et un ensemble de conditions les rendent encore plus vulnérables sur le marché de l’emploi. Les recruteurs ont tendance à voir la femme de plus de 55 ans « fatiguée ».
- Quels leviers actionner ? Selon Nicolas François, directeur régional de Apec, « Il faut peser sur les pouvoirs publics, pour donner un maximum d’écho à cette cause qui est entourée d’une forme d’invisibilité. L’emploi des femmes seniors, autant que celui des jeunes, est un sujet à aborder avec les entreprises via des programmes de sensibilisation. L’âgisme est un biais cognitif qu’il faut déconstruire. En région Centre Val de Loire, 3000 personnes de plus de 50 ans cherchent un emploi « . Fin de citation. Quelques pistes concrètes ont été abordées : avoir recours à des Rôles Modèles c’est-à-dire mettre en avant et incarner des réussites professionnelles Senior, créer un CDI Senior – exonération de charges (attention cependant à l’effet d’aubaine !), développer le portage salarial, abonder le CPF, mettre en place un index du taux de Senior en entreprise, aménager les conditions de travail, …
- Faire du Senior un atout : C’est le choix que fait AXA conformément au programme porté en interne par le slogan « l’audace n’a pas d’âge ». En effet, Éric Lemaître fidélise son portefeuille client en constituant un binôme sur le terrain. AXA recourt donc au tutorat pour le plus grand bénéfice de la qualité de la relation-client. Cette transmission de compétences assure ainsi la continuité de la relation de confiance avec le client, indispensable pour la gestion de son patrimoine.
Alors, pour conclure, la pénurie de talents, la mobilisation des DRH en interne, les actions de l’APEC, et autres synergies locales en Région Centre Val de Loire inciteront elles, les employeurs à dépasser leurs préjugés et embaucher des Femmes Seniors? À suivre…
Une nouvelle fois, bravo pour ce un débat engagé, constructif, à la hauteur de cet enjeu de société.